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  • Affaire Mediapart : l'enregistrement secret

    En avril, ne te découvre pas d’un fil, paraît-il. Mais en mai, fais ce qu’il te plait. Et chez Amateur de Foot, nous avons décidé d’appliquer ce dernier dicton à la lettre. Et c’est ainsi que, sans peur et sans reproche, nous avons décidé d’aller plus loin que Mediapart dans la fameuse affaire de quotas qui ébranle la FFF et même tout le football français depuis quelques jours. Alors que le verbatim d’une réunion entre les plus hauts cadres techniques de la Fédération qui s’est déroulée le 8 novembre 2010 a été publié par Mediapart, nous nous sommes procurés l’intégralité de l’enregistrement de cette réunion… Et là, il y a du dossier…

    Le verbatim revu et corrigé

    Erick Mombaerts (sélectionneur de l’équipe de France espoirs) : « François (Blaquart) ça mérite quand même qu’on débatte, ne serait-ce que trois minutes. Tu as évoqué les statistiques sur les derniers résultats de l’NF : 4 internationaux A français (sélectionnés en équipe de France) 26 internationaux étrangers. 20 ou 26….

    Laurent Blanc (sélectionneur des Bleus) : Ça, ça me choque. Quel est le couillon qui sélectionne les joueurs en équipe de France ?

    Erick Mombaerts : Ça nous choque. C’est un certain Laurent, je crois… Bon, j’avoue que Raymond la science y est aussi pour quelque chose, sans doute.

    Laurent Blanc : Plus qu’autre chose.

    Erick Mombaerts : Est-ce qu’on s’attelle au problème et on limite l’entrée du nombre de gamins qui peuvent changer de nationalité ? Oui ? Non ? On pourrait peut-être les forcer à jouer en équipe de France pour enfin avoir une sélection nationale digne de ce nom. Donc, auquel cas, on est obligé de le faire sous le coude. C’est-à-dire on est obligé de le faire… Mais est-ce qu’il faut le faire. Je pense que tout le monde doit être concerné, là. Laurent, qu’est-ce que t’en penses ? C’est quand même toi le gars qui doit la bâtir cette fameuse équipe…

    Laurent Blanc : Moi j’y suis tout à fait favorable. Parce que si je dois avoir les mêmes résultats que Raymond, sincèrement, ça me dérange beaucoup. Ce qui se passe dans le football actuellement, ça me dérange beaucoup. A mon avis, il faut essayer de l’éradiquer. Ce n’est pas normal que la France perde en Biélorussie et se fasse sortir par des Tacos mexicains et des Africains du Sud ! Et ça n’a aucune connotation raciste ou quoi que ce soit. Quand les gens portent les maillots de l’équipe nationale des 16 ans, 17 ans, 18 ans, 19 ans, 20 ans, Espoirs, et qu’après ils vont aller jouer dans des équipes nord-africaines ou africaines, ça me dérange énormément. Cela démontre quand même bien que ça fout la honte de jouer en Bleu aujourd’hui. Ça, il faut quand même le limiter. Je dis pas qu’on va l’éradiquer mais le limiter dans ces pôles-là…

    Erick Mombaerts : Donc il faut 30%? Un tiers de gamins qui peuvent changer (de nationalité) ? Mais on va les sortir d’où les 70% de bons joueurs blancs ?

    François Blaquart (DTN) : Même pas. L’équipe de France part vraiment de trop loin, on a besoin de 22 vrais joueurs et plus de ces bamboulas…

    Erick Mombaerts: Même pas ? Attends, tu les trouves où, je t’ai dit, les bons joueurs français aujourd’hui ? Tu veux des gars comme Clément Grenier et Sébastien Puygrenier en Bleu ?

    François Blaquart : Même pas. Faut faire un projet. Et pas hésiter à repartir de zéro. Oui, de zéro. Et il faut aller carrément à la source. Moi, j’ai dit à Gérard (Prêcheur, directeur de l’INF) qu’on allait se voir pour le concours et qu’on limite. Qu’on soit beaucoup plus pertinent dans l’approche, y compris l’évaluation sur l’état d’esprit et ainsi de suite. Je dirais qu’on a des moyens pour le faire. Avec des 12 ans, on s’est aperçu que c’était plus difficile qu’avec des 15… Surtout, qu’on se donne quelques garanties! L’idéal effectivement, c’est de dire, mais pas officiellement : de toute façon on ne prend pas plus de tant de gamins qui sont susceptibles de changer (de nationalité) à terme.

    Laurent Blanc : Ou alors tu les fais passer par des critères différents de sélection. Parce que, quand même, il va falloir les trouver les 22 blancs-becs qui ont le niveau pour être internationaux… Il n’y a qu’à voir les centres de formation. Même le pôle Paris. Tu vois toujours les mêmes gens parce qu’ils répondent toujours aux mêmes critères de sélection. Ils sont quand même rarement pâlichons ces gamins… Mais eux, au moins, sont vraiment doués pour le foot…

    François Blaquart : On peut baliser, en non-dit, sur une espèce de quota. Mais il ne faut pas que ce soit dit. Ça reste vraiment que de l’action propre. Bon voilà, on fait attention. On a les listes, à un moment donné…

    Erick Mombaerts : Il faut qu’on s’attaque au problème, quand même ! Pourquoi les bons Français ne sont pas bons au foot ? Comment on peut se faire dominer par des Blacks et compagnie ?

    Laurent Blanc : Moi c’est pas les gens de couleur qui me posent un problème. C’est pas les gens de couleur, c’est pas les gens nord-africains. Moi j’ai aucun problème avec eux – si ce n’est l’odeur peut-être… Non, j’déconne… Le vrai problème, c’est que ces gens-là doivent se déterminer et essayer qu’on les aide à se déterminer. S’il n’y a – et je parle crûment et sans déconner cette fois-ci – que des blacks dans les pôles (de jeunes) et que ces blacks-là se sentent français et veulent jouer en équipe de France, cela me va très bien.

    Erick Mombaerts : Mais ça, on ne peut pas savoir à 13 ans, quand ils rentrent dans nos structures. On ne peut pas savoir. On ne peut déjà pas savoir si à 13 ans, ils en ont pas 18 ou 20… Ils vont te dire qu’ils se sentent français. Ils auront trop peur qu’on les reconduise à la frontière, avec tous les autres…

    Laurent Blanc : Tu peux les aider à s’identifier… On pourrait leur tatouer le portrait de Nicolas Sarkozy. Les gaver de bœuf bourguignon, de pinard et de camembert.

    François Blaquart : Il faut identifier. Parce que bon, c’est pas seulement la couleur qui fait… C’est la couleur, mais aussi le bruit et l’odeur, comme disaient Chirac et Laurent tout à l’heure. Et malgré tout ça, il y a des gens qui sont, de toutes façons et fondamentalement, de souche française, même si ça fait mal au c** de l’admettre.

    Laurent Blanc : Mais bien sûr. Aussi français que toi et moi. Ben voyons… Et pourquoi ne pas donner la nationalité française à Bafé Gomis aussi ?

    François Blaquart : Ah ben, je comprends pourquoi tu le sélectionnais pas alors. Mais Laurent, Gomis, il est français… Enfin, bref… Puis la deuxième chose, je rejoins ce que dit Laurent : sur l’état d’esprit, il faut effectivement gratter un peu… Parce que pour fumer du shit et voler les vieilles, il y a du monde. Mais pour se lever tôt au centre de formation, il n’y a plus personne…

    Erick Mombaerts : Oui, enfin ça va pas être simple. Je crois qu’il vaut mieux s’auto-limiter. Il y a bien des clubs comme Lyon qui le font dans leur centre de formation. Ils le font systématiquement. J’étais à Marseille là. Et Henri Stambouli le met en place sur Marseille. Pareil, ils vont limiter le nombre. Parce qu’il paraît que des gars comme Toulalan ou Cheyrou se font racketter dans les vestiaires. Et je vous parle même pas de leurs complexes sous la douche. Pourquoi vous croyez que Gourcuff est devenu si nul à Lyon ? Voilà. Les clubs, ça y est, ils sont en train de réfléchir. Et ils vont le mettre en place aussi. Ils le supportent plus…

    Francis Smerecki (entraîneur des – 20 ans) : J’entends bien, mais si on enlève tous ces gens-là ?! Si le mec a envie d’être international, c’est quand même normal qu’il aille vers un pays où il va pouvoir jouer. Je pense que c’est humain quand même. T’as été joueur de très haut niveau, Laurent. Si tu n’avais pas pu jouer en équipe de France… Là, si on empêche de faire jouer des Blacks en Bleu, mais on se qualifiera plus jamais pour la Coupe du Monde ou l’Euro !

    Laurent Blanc : J’aurais pas demandé à jouer ailleurs. C’est aussi simple que ça. En même temps, je vois pas trop pour quel pays j’aurais pu jouer… Chez les Blanc, on est français de génération en génération…

    Francis Smerecki : Non mais y en a qui le feraient. Et on peut reconnaître que c’est humain de vouloir jouer dans une bonne équipe. Alors, forcément que les joueurs un peu plus basanés optent pour une vraie équipe…

    Laurent Blanc : Je le reconnais. Mais regarde le merdier qu’a foutu Raymond. C’était pas comme ça avant. Et puis, il ne faut pas que ce soit tous les joueurs qui puissent faire ça. Parce que tous les blacks, si tu enlèves les Antillais, ils ont des origines africaines. Donc, africaines, ils vont pouvoir aller dans une équipe africaine. Et alors, là, quand on se retrouvera face aux enfants de Vieira, Malouda ou Henry et que nous, on alignera les gamins de Manu Petit, Stéphane Guivarc’h ou Nicolas Ouédec, on va se marrer…

    Francis Smerecki : Les Polonais, quand on est arrivé, on était blanc, et puis la France a eu cette influence polonaise. Et puis ça nous a quand même servis. Aujourd’hui, les règlements ont évolué. Les Blacks aujourd’hui, parce que ça a été l’Afrique, et on est fautifs quand même parce qu’on a été les chercher quelque part par wagons entiers. Et aujourd’hui, on voudrait s’en séparer ? Les renvoyer dans leur pays, sans papier ? Et qui tiendra la caisse à Lidl, qui fera l’agent de sécu en boîte et qui permettra à la France de ne pas perdre contre l’Albanie, le Liechtenstein ou la Corée du Nord ?

    Laurent Blanc : J’ai pas dit s’en séparer.

    Francis Smerecki : Ben si, quelque part, puisque certains avancent le nombre de 30%. C’est qu’on veut s’en séparer, d’une manière ou d’une autre. Il faut être concret. Le deuxième point, c’est que si tous ces gens-là, blacks ou beurs, ou autres, on les enlève, est-ce qu’il va nous rester une division ?

    Erick Mombaerts : On ne veut pas les enlever! Les clubs pros, ils peuvent les prendre. Ils se répartissent ! Moi, les Blacks, c’est comme les chiens – et excusez-moi de la comparaison –, je les aime bien… mais chez les autres. Là on parle des structures fédérales. Nous on travaille pour le football français, on ne travaille pas pour les sélections étrangères. On défend l’honneur de René Coty, du président De Gaulle et de VRAIS français…

    Francis Smerecki : Et en même temps que tu travailles pour le football français, tu travailles pour l’équipe de France et aussi pour les clubs. Le football français, c’est pas que l’équipe de France ! Mais aujourd’hui, ceux-là, si on les enlève… je sais pas si on a une division.

    Laurent Blanc : Tu retournes l’argument ! Et tu commences à nous souler, le Polak, à défendre les Africains… Tu veux retourner dans ton pays aussi ?

    Erick Mombaerts : Mais calmez-vous tous les deux, on veut pas les enlever et leur faire quitter la France. Ils vont dans les sections sportives élites (en milieu scolaire) ou on les renvoie faire des CAP de maçonnerie et compagnie.

    Francis Smerecki : Je ne retourne pas l’argument. Je dis : première chose, c’est discriminatoire. Et si on enlève la totalité des gens qui peuvent choisir, pour une autre sélection (étrangère) éventuellement, je ne sais pas si on a une division. Parce que quelque part, même s’ils vont jouer dans un autre pays, il y a des clubs de Ligue 2 qui vivent avec ces joueurs-là.

    Laurent Blanc : Purée, mais ils comprennent rien ces gens de l’Est. Là, on parle d’enfants de 12 ans, 13 ans ou 14 ans.

    Francis Smerecki : Tu me parles correctement d’accord. Tu peux pas dire à des gens de troisième génération, qui sont nés sur notre sol… Un gamin qui va jouer, je sais pas, pour la Libye ou pour la Guinée, s’il a le choix, si tu le prends (en équipe de France), il va aller avec toi, Laurent. Il ne va pas aller là-bas.

    Erick Mombaerts : Arrête tes exemples à la con s’il te plaît. Tu choisis exprès des pays pourris ! Moi je vais prendre le problème à l’envers. Quand on parle des structures, c’est aussi la place qu’ils prennent. Moi ce qui m’intéresse c’est que le jeune qui va jouer pour l’équipe de France puisse être en équipe de France de jeunes.

    Francis Smerecki : Ecoute, moi, ce qui me gêne sur le fond, c’est (qu’il y a) celui qui a la possibilité d’être français-français et d’aller avec Laurent, et celui qui va aller dans un autre pays, et c’est celui-là que vous voudriez éliminer. C’est impossible.

    François Blaquart : C’est pas forcément l’éliminer.

    Francis Smerecki : Le limiter ? Ça veut dire que vous allez garder lesquels ? Les blancs ? Les moins bons ? Ceux qui n’ont jamais rien volé ? Ceux qui savent lire ?

    Erick Mombaerts : Ça ne te choque pas que l’INF ait sorti quatre internationaux français et 26 internationaux étrangers ? Est-ce qu’on peut pas basculer un petit peu. Basculer.

    Francis Smerecki : Attends, vous allez pas prendre « Dédé » pour plus con qu’il l’est. Les bons jeunes blancs, s’il avait eu un jeune talentueux blanc, il aurait pris, non ? Mais on revient au coeur du problème : des bons jeunes blancs, il n’y en a pas. D’où cette invasion de noirs !

    (… près d’une heure plus tard, le sélectionneur des Bleus reprend la parole pour relancer le débat sur ces thèmes…).

    Laurent Blanc : On veut pas éliminer les étrangers, pas du tout, mais faire en sorte que les pôles Espoirs ou les pôles de la DTN testent sur des critères mieux définis pour pouvoir attirer d’autres personnes, parce que si on a toujours les mêmes critères, y aura toujours les mêmes personnes. Et plus ça va, plus ça va être encore davantage. Parce que je suis sur les terrains tous les samedis, je vois quelques centres de formation : on a l’impression qu’on forme vraiment le même prototype de joueurs, grands, costauds, puissants. Qu’est-ce qu’il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les blacks. Et c’est comme ça. C’est un fait actuel. Dieu sait que dans les centres de formation, dans les écoles de football, ben y en a beaucoup. Je crois qu’il faut recentrer, surtout pour des garçons de 13-14 ans, 12-13 ans, avoir d’autres critères, modifiés avec notre propre culture. Je vais vous citer les Espagnols : ils n’ont pas ces problèmes-là. Ils ont des critères de jeu qui sont très précis, à 12-13 ans. Ils savent très bien que les Blancs ne peuvent pas compter sur leur physique. Les Noirs et les Maghrébins, c’est dans leurs gènes : ils se font toujours courir après par les flics, donc ils courent vite. Et comme ils se bouffent entre eux, ils sont obligés d’être plus costauds que les autres. Une vraie jungle, je vous dis…

    Erick Mombaerts : C’est ça le projet : les renvoyer dans la jungle.

    Laurent Blanc : Avec notre culture, notre histoire, etc. Les Espagnols, ils m’ont dit : « Nous, on n’a pas de problème. Nous, des blacks, on n’en a pas. » On est pas plus bêtes que des Espagnols, quand même. Pourquoi, nous, on en a des Blacks ?

    Erick Mombaerts : Mais Laurent, le phénomène que tu évoques, c’est tellement ancré chez nous que les petits gabarits blancs qui sont dans les pôles Espoirs, les clubs pro me les laissent sur les bras. Ils ne les prennent pas, n’importe comment, même si c’est des bons joueurs ! Ils prennent les blacks pour les faire jouer au foot, mais aussi pour leur faire le ménage à la maison, conduire leur voiture… Aucun blanc n’accepterait ça ! Ils sont civilisés, eux !

    Laurent Blanc : Les clubs ils auront toujours leurs critères de sélection. Ça tu pourras pas… Même si en formant des éducateurs, tu vas pouvoir peut-être à la longue changer un petit peu les choses, ou influencer un peu : les faire rouler en vélo pour éviter d’embaucher un chauffeur, faire faire le ménage à leur bonne femme… Mais c’est surtout dans les pôles qu’il faut avoir ces critères-là.

    Erick Mombaerts : Est-ce qu’on peut essayer de proposer avant la fin de l’année un projet, quelque chose de différent, bon pas fondamentalement différent, mais qui va être force de projet. Dire : voilà on va s’attaquer à ça. On va se débarrasser des Noirs et autres basanés et essayer de faire en sorte que les Blancs sachent ENFIN jouer au foot… Bon, on a compris aussi qu’on a besoin d’ouverture, de proposer quelque chose et qu’on peut s’attaquer à quelques croyances bien établies, notamment le jeu, hein, le jeu, au détriment peut-être de l’individu. Je sais, je rêve un peu, mais le jeu, forcément, ça va être d’intégrer d’autres types de joueurs. Des petits blancs, bien de chez nous, pas forcément très costauds, mais malins. Parce que le jeu, c’est l’intelligence, donc c’est d’autres types de joueurs. Et forcément, ça ne peut pas être des noirs ! Donc tout est lié, tout est lié !

    Dernier point et non des moindres : toute ressemblance avec des faits réels ne serait que pure coïncidence…

    Et pour retrouver le vrai Verbatim publié par Mediapart, c’est par ici que ça se passe !

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