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  • Création d’une Ligue 3 professionnelle à la place de la N1 : le point sur les enjeux et les négociations

    Création d'une Ligue 3 professionnelleVéritable arlésienne de ces dernières années, la refonte du championnat de National 1 semble être enfin dans les projets de la FFF. Il s’agirait de faire du 3èmeéchelon du foot français un véritable championnat professionnel, à la manière de ce qui se fait déjà en Angleterre, en Italie ou en Espagne. Le National 1 se transformerait donc en Ligue 3.

    Mais l’affaire n’est pas simple. Les clubs de L1 et de L2 y sont opposés pour des raisons budgétaires évidentes. Quant ceux de National 1, ils poussent pour la professionnalisation, eux aussi pour les mêmes raisons. Quel serait le nouveau format du championnat ? Pourquoi provoque-t-il tant de réticences ? Qu’est ce que ça va changer pour les clubs ?

    Un mouvement amorcé avec la réforme de la CFA

    La professionnalisation du championnat de National est une vieille idée. Elle avait déjà été discutée en 2007, mais avait finalement été abandonnée. Pourtant, l’année dernière, la réforme des championnats fédéraux a peut-être sonné le début d’un mouvement de fond.

    À partir de la saison 2017-2018, le CFA est devenu National 2 et le CFA2 est devenu le National 3. Cette nouvelle formule a suive la réforme territoriale de 2015 et notamment la réduction du nombre de régions.

    Pour le N1 et le N2, il n’y a eu aucun changement si ce n’est le nom. Par contre, le N3 s’est « régionalisé ». Les équipes jouent désormais exclusivement dans leur région administrative. Le championnat compte 12 groupes (contre 8 pour le CFA2) et chacun d’entre eux comporte 14 clubs. Il est désormais dirigé par la Ligue régionale et non plus par la FFF.

    Le National 1, un championnat qui doit être réformé

    La réforme du National est avant tout une nécessité financière pour les clubs. Ces derniers sont soumis à beaucoup de contraintes attenantes au foot professionnel (notamment en termes d’infrastructures, de déplacements, de gestion des contrats fédéraux) sans en avoir les avantages financiers. Les clubs, malgré leur statut, n’ont en fait plus rien d’amateur.

    En National 1, le budget d’un club amateur est d’environ 2 à 2,5 millions d’euros pour l’ensemble de la structure. Lors de la saison 2017-2018, l’Entente Sannois Saint-Gratien avait par exemple un budget de 1,5 million d’euros, mais seulement 850.000€ étaient alloués à l’équipe fanion ! Avec un tel budget, difficile de faire monter une équipe viable pour survivre en National.

    Le National 1, dans le projet porté par les clubs, deviendrait un championnat à 20 équipes totalement professionnelles (au lieu de 18). On sortirait donc du schéma actuel avec 15 clubs « amateurs » et 3 autres (ceux qui sont relégués de L2) qui conservant leur licence professionnelle durant la saison qui suit la descente.

    Noël Le Graët soutient désormais la création d'une Ligue 3

    Noël Le Graët soutient désormais la création d’une Ligue 3 professionnelle (crédit photo : fff.fr)

    Les droits télés : la priorité des clubs de National 1

    En National 1, les droits télé s’élèvent à environ 50.000€ par club. En Ligue 2, lors de la saison 2016-2017, 116 millions ont été reversés aux clubs de L2, soit une moyenne de 5 millions d’euros par club.

    Sur la période 2020-2024, les droits télé vont augmenter de plus de 30% pour passer à 1.153 milliards d’euros. Les clubs de National sont donc montés au créneau pour essayer d’avoir leur part. Mais à cette heure, rien n’indique qu’ils ont été entendus.

    L’impact de la réforme du National 1 sur les clubs

    La transformation du championnat de National 1 en Ligue 3 aurait plusieurs impacts majeurs. Premièrement, tous les clubs bénéficieraient d’un statut professionnel, contre seulement 2 ou 3 à l’heure actuelle. Ils bénéficieraient de facto des droits télé, ce qui aurait un impact non négligeable dans leurs budgets.

    Deuxièmement, les clubs de L3 seraient désormais affiliés à la LFP et non plus à la FFF. En conséquence, la rémunération des joueurs serait revalorisée. À l’heure actuelle, un joueur de National gagne en moyenne 1.500€ par mois via le système des contrats fédéraux, qui sont payés par la fédération. En L2, le salaire moyen tourne autour de 10.000€ par mois. Enfin, le statut professionnel garantit un minimum salarial, une assurance chômage et des points retraite.

    Où en est la réforme du championnat de N 1 ?

    Jusqu’à présent, les clubs professionnels bloquaient la réforme pour une raison simple : ils ne voulaient pas partager en plus de parts des droits télé qui seraient restés identiques. Les négociations étaient donc dans l’impasse.

    Mais l’explosion du montant des droits audiovisuels a fait bouger les lignes. Même en incluant les clubs du 3ème échelon, ceux de L1 et de L2 verraient leur revenus augmenter. Le projet a donc fait son chemin. Il a même désormais le soutien du président de la FFF Noël Le Graet. Le conseil d’administration de la LFP y est aussi favorable.

    À l’heure actuelle, on en est toujours au stade des négociations. Du côté des clubs de National, on aimerait que la réforme voie le jour dans le courant 2020-2021. Le projet a tout intérêt à se concrétiser, car cela permettrait de rendre le championnat plus compétitif, plus attractif, mais surtout de permettre aux clubs d’améliorer la qualité des prêts. Car aujourd’hui, aller en National pour un joueur de L1, c’est un peu comme aller au bagne.

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